Monday, November 24, 2014

The Unmeasured Age of the Stars in their Dementia

Another attempted translation of Leconte de Lisle. The vocabulary gave me trouble, and so I'd welcome any criticism of my accuracy.

La Joie de Siva

Les siècles, où les Dieux, dès longtemps oubliés,
Par millions, jadis, se sont multipliés;
Les innombrables jours des aurores futures
Qui luiront sur la vie et ses vieilles tortures,
Et qui verront surgir, comme des spectres vains,
Des millions encor d'Éphémères divins;
Et l'âge immesuré des astres en démence
Dont la poussière d'or tournoie au Vide immense,
Pour s'engloutir dans l'ombre infinie où tout va;
Tout cela n'est pas même un moment de Siva.
Et quand l'Illusion qui conçoit et qui crée,
Stérile, aura tari sa matrice sacrée
D'où sont nés l'homme antique et l'univers vivant;
Quand la terre et la flamme, et la mer et le vent,
Et la haine et l'amour, et le désir sans trêve,
Les larmes et le sang, le mensonge et le rêve,
Et l'éblouissement des soleils radieux,
Dans la Nuit immobile auront suivi les Dieux;
Se faisant un collier de béantes mâchoires
Qui s'entre-choqueront sur ses épaules noires,
Siva, dansant de joie, ivre de volupté,
O Mort, te chantera dans ton Éternité!

From
DERNIERS POÈMES
by Leconte de Lisle.
Alphonse Lemerre, Editeur. Paris, 1895.



The Joy of Siva,
by Leconte de Lisle.

The centuries, where the Gods long since forgotten once multiplied in their millions; the countless days of tomorrow's auroras which will gleam on life and its old tortures, and from which will arise, like vain spectres, a million more divine Ephemerae; and the unmeasured age of the stars in their dementia whose dust of gold swirls in the immense Void, only to be engulfed by the infinite darkness where everything goes; all of this is not even a moment for Siva.

And when, barren at last, the Illusion that designs and creates has hushed the sacred matrix from which was born ancient man and living universe; when earth, and flame, and sea, and wind, and hatred, and love, and desire without respite, tears and blood, lies and dreams, and the glare of radiant suns have followed the Gods into the motionless night; then, with a necklace of gaping jaws to clack together on her black elbows, dancing with joy, drunk with pleasure, Siva will sing you, O Death, into your own Eternity!

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